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Panthéon grec

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Au commencement régnait le Chaos, d’où sortit Gaia (la Terre). Gaia enfanta ensuite le ciel étoilé, Ouranos. De l’union d’Ouranos et de Gaia naquirent les Titans et les Cyclopes mais au fur et à mesure de leur naissance Ouranos les enfouissait dans le corps de Gaia jusqu’au jour où Cronos, l’un des Cyclopes, parvint à châtrer son père.

Aux douze principaux dieux s’ajoutent les anciennes idoles agraires et des divinités importées d’Orient.

Zeus

Selon Hésiode, il est le fils des Titans Cronos et Rhéa. Cronos règne alors sur l’Univers mais il dévore ses enfants à leur naissance car il sait que son propre fils le détrônera. A la naissance de Zeus, sa mère Rhéa le cache en Crète et donne une pierre emmaillotée de langes à Cronos pour qu’il la dévore. Zeus, nourri par la chèvre Amalthée survit puis délivre ses frères et sœurs avalés par Cronos. Avec leur aide, il défait les Titans qu’il enferme dans le Tartare. Il défait ensuite les Géants et Typhon. Il règne alors à son tour sur l’Olympe où il préside aux banquets des douze dieux dont il est le père, l’amant ou le frère.

L’avènement de Zeus assure une séparation ordonnée du ciel et de la terre, de la lumière et des ténèbres. Zeus est le dieu du ciel et de tous les phénomènes atmosphériques ; la foudre est son attribut, l’aigle son symbole. C’est aussi le garant universel de l’ordre du monde et de la société grâce à son écrasante puissance. Il rassemble en lui la force et la justice.

Son union avec Héra engendre une descendance à l’origine de la société humaine et de la civilisation. C’est une union conflictuelle en raison des multiples infidélités de Zeus qui se métamorphose souvent en divers animaux pour séduire déesses et belles mortelles. Les principaux sites dédiés à son culte étaient Olympie et Dodone.

Héra

Fille de Cronos, sœur et épouse de Zeus. Déesse protectrice des femmes, du mariage et de la fécondité. On l’adorait en tant que « mère nourricière » et protectrice du mariage. De son union avec Zeus, elle eût quatre enfants : Arès, Hébé (déesse de la jeunesse), Héphaïstos et Ilithye (qui préside aux accouchements). L’infidélité de son mari Zeus était source de multiples disputes et Héra poursuivait de sa vengeance à la fois ses rivales (Io, Sémélé, Léto) et leur descendance coupable (Héraclès). Zeus alors se fâchait et punissait Héra...

Ses attributs sont le sceptre surmonté d’un coucou (rappel de la manière dont Zeus l’avait séduite) et une grenade (symbole de fécondité). On lui associait comme animal le paon. Héra était généralement représentée sous les traits d’une belle jeune femme, au visage sévère, vêtue du chitôn et enveloppée d’un long voile.

Héra était l’objet de la dévotion populaire dans tout le monde grec. A Samos, le culte d’Héra s’associait à celui du « Lygos », arbrisseau ressemblant à l’osier. A Argos, où, selon la légende, Héra avait vu le jour, on célébrait chaque année, à Samos, le hieros gamos (mariage sacré). La statue d’Héra était parée et revêtue d’une robe de mariée. Un peu plus tard, au cours d’une nouvelle cérémonie, on baignait et purifiait la statue dans la source Canathos ; ce rite avait pour but de « revirginiser » la déesse-mère en prévision de son prochain mariage. Les participants se couronnaient d’osier, emblème de pureté.

Poséidon

Fils aîné de Cronos et Rhéa, frère de Zeus. Divinité d’origine mycénienne. Dieu des mers, des lacs et des abîmes marins et souterrains, seigneur de la tempête et des tremblements de terre.

Epoux de la néréide Amphitrite à laquelle il est infidèle. Père du géant Antée, du cyclope Polyphème, du cheval ailé Pégase et du bélier à la toison d’or. Poséidon est armé d’un trident et se déplace sur un char tiré par des monstres, hybrides de chevaux et de serpents. Il entre en compétition avec Athéna pour s’assurer l’hégémonie sur l’Attique et avec Héra pour s’assurer l’hégémonie sur l’Argolide. Vaincu dans les deux cas, il établit finalement son autorité sur Corinthe.

C’est une divinité redoutable mais qui assure la protection des navigateurs. Poséidon était honoré dans tout le monde grec mais spécialement à Sparte, en Ionie, à Corinthe et dans tous les ports.

Athéna

Fille de Zeus et de Mètis (déesse de la raison et de la prudence). Zeus l’a engendrée directement : elle est sortie toute armée du crâne de son père. Elle représente le principe patriarcal, la dimension masculine que toute femme peut intégrer. Athéna est aussi dépositaire de l’intelligence et notamment de l’intelligence pratique qui préside au travail des artisans.

Représentée avec les armes des hoplites, c’est la déesse guide et protectrice des armées. Elle protège particulièrement les héros comme Héraclès et Ulysse. Ses attributs sont la lance, le casque et l’égide. Son animal est la chouette qui symbolise la perspicacité ; son végétal l’olivier.

Souvent appelée Pallas Athéna, c’est la divinité poliade   d’Athènes où elle fait l’objet d’une vénération particulière. Elle avait aussi des temples à Sparte, Argos et à Troie où elle était adorée sous le nom de Palladion.

Statue d’Apollon

Apollon

Fils de Zeus et de Léto, frère jumeau d’Artémis, né dans l’île de Délos. Lié à la musique et à la poésie, garant de l’harmonie et de la beauté, c’est aussi la divinité philosophique. Grande divinité solaire, parfois appelé Phoïbos (le brillant), c’est à l’origine une divinité guerrière qui s’affirme progressivement comme le dieu de la lumière, purificateur et guérisseur. De son passé de dieu guerrier, il a conservé l’usage de l’arc et des flèches avec lesquels il massacre les enfants de Niobé.

Dieu de la musique, il est représenté sous les traits d’un beau jeune homme qui joue de la lyre. Il dirige le chœur des Muses et se venge de ses rivaux dans ce domaine, comme Midas et le satyre Marsyas. Sa grande beauté lui permet de séduire les nymphes, comme Daphné, et des mortels : des femmes comme Coronis et Cassandre, des hommes comme Hyacinthos et Cyparissos.

Après son voyage chez les Hyperboréens, il revient en Grèce et tue le serpent Python pour s’emparer de l’oracle de Delphes, qui désormais lui est consacré. Pour se purifier de ce meurtre, Apollon instaure les Jeux Pythiques. Honoré dans tout le monde grec, ses principaux sanctuaires sont à Delphes, Délos et Didymes.

© Jean Savaton
Buste de Dionysos (British Museum)

Dionysos, Bacchus

Sa présence est attestée en Grèce très anciennement. Fils de Zeus et d’une princesse thébaine morte avant de lui avoir donné le jour. Zeus retira alors l’enfant des entrailles de sa mère et demanda à Hermès de le lui coudre dans la cuisse dont il sortit pour sa deuxième naissance (Dionysos = « deux fois né »). Pour échapper à la colère d’Héra, il aurait été élevé par les Nymphes aux confins de l’Inde, sur le mont Nysa.

Divinité grecque de la végétation, en particulier de la vigne et, par conséquent du vin, il évoque l’ivresse, la folie, le délire. C’est un dieu subversif à l’égard de l’ordre établi, antithèse d’Apollon. Il règne sur la région obscure qui précède la civilisation. Il préside aussi à la fécondité animale et humaine.

On le représente comme un enfant, entouré de Satyres et de Bacchantes (ou Ménades), installé sur un char tiré par des fauves, à la tête d’un cortège triomphal d’une foule en délire. Il est assimilé à l’italique Liber Pater sous le nom de Bacchus. Pour fuir fuir la vengeance d’Héra, il voyage, sous des déguisements variés, dans tout le monde connu où il répand l’usage du vin et établit un culte, fait de délires orgiaques, les Bacchanales. Son culte était pratiqué dans tout le monde grec mais surtout en Attique, où la fête des Dionysies tenait une grande place. Son culte est à l’origine de la tragédie et se pratique à la montagne et dans les forêts.

Artémis

Sœur jumelle d’Apollon. Déesse vierge évoluant à l’extérieur des villes ou elle aime chasser. Elle préside aux rites typiquement féminins. Elle était particulièrement adorée à Ephèse.

Aphrodite

Selon la tradition, elle serait née à Chypre de l’écume marine fécondée par le sang d’Ouranos. C’est la déesse du sexe et de la procréation, apparentée aux grandes déesses orientales de la fécondité. Mère d’Eros, elle est pourtant étrangère à la sphère familiale et conjugale car elle incarne la dimension incontrôlable de la sexualité et de la passion dévastatrice et fatale. De ses unions illégitimes naîtront Eros (dieu du désir amoureux) et Hermaphrodite.

C’est elle qui inspire à Zeus ses infidélités conjugales. Zeus en retour la récompense en lui faisant rencontrer le beau prince troyen Anchise, de leur union naîtra Enée. C’est aussi elle qui est à l’origine de la guerre de Troie puisqu’elle a promis la main d’Hélène à Pâris. Durant cette même guerre, elle soutient les Troyens, après leur défaite elle protège Enée dans sa fuite vers l’Italie. Elle persécute toutes ses rivales comme Psyché ou Myrrha.

Ses attributs sont les coquillages, qui rappellent sa naissance marine, un ruban magique et un char tiré par des colombes ou des cygnes. Les fruits comme la pomme et la grenade lui sont associés, comme symboles de la fécondité, ainsi que des fleurs comme la rose et le pavot, comme symboles de la beauté.

Ses sanctuaires principaux étaient à Paphos, dans l’île de Chypre, à Cythère et à Corinthe.

Déméter

Déesse de la fertilité de la terre, elle incarne le cycle des semailles jusqu’à la moisson mais aussi le cycle des naissances et des morts. C’est aussi la figure de proue des cultes féminins.

Hermès

Divinité itinérante, figure du messager et du voyageur, en rapport avec les routes, elle conduit dans l’au-delà les âmes des défunts. Son attribut est le caducée, qui symbolise la paix et le commerce, composé d’une baguette de laurier ou d’olivier - reçue d’Apollon - entourée de deux serpents entrelacés qui symbolisent la prudence et la ruse. Son aptitude aux échanges et sa mobilité en font le dieu protecteur du commerce, des voyageurs et aussi des voleurs.

Héphaïstos

Divinité de la technique et de l’artisanat. Epoux d’Aphrodite qui lui préfère Arès.

Arès

Dieu de la guerre, de la force destructrice. Son caractère impétueux et ses impulsions incontrôlées en font le protecteur des champs de bataille.


 




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  Dernière mise à jour : 11 avril 2015
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