Arabie & Levant
Nabatéens

Redécouverte de Pétra

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Burckhardt

Son père est un homme politique suisse condamné à l’exil. Johann Ludwig Burckhardt vécut trois ans à Alep où il apprend l’arabe, se convertit et se fait appeler Cheikh Ibrahim. Il découvre à Hama une pierre recouverte d’une écriture inconnue, qui beaucoup plus tard sera identifiée comme une inscription hittite. En août 1812, Burckhardt, voyageant sous son nom d’emprunt de Damas vers l’Égypte, entendit parler de ruines fantastiques cachées dans les montagnes de Wadi Musa.

Pour faire un détour jusque là sans éveiller les soupçons de ses compagnons de voyage, Burckhardt prétend vouloir sacrifier une chèvre en l’honneur d’Aaron, dont la tombe se trouve à proximité du site. Le 22 août 1812, il découvre Pétra. Sa visite de Pétra est rapide, mais il parvient à décrire le Tombeau aux obélisques, l’arc triomphal, le Siq, le Khazneh et le Qasr-el-Bint Firaoun.

© Jean Savaton
Pétra : arc de triomphe à l’entrée du Siq d’après Laborde.

Il écrira plus tard :

"Je regrette de ne pouvoir en donner une description vraiment complète, mais je connaissais bien le caractère des gens qui m’entouraient : je me trouvais sans protection au milieu d’un désert où aucun voyageur n’avait jamais été aperçu auparavant [...] De futurs voyageurs visiteront peut-être ces lieux sous la protection d’une force armée, les habitants s’accoutumeront aux recherches des étrangers, et l’on s’apercevra alors que les antiquités de Wady Mousa peuvent prendre rang parmi les plus curieux vestiges de l’art antique."

Revenu en Europe, il déclare à ses amis qu’il "lui paraissait très vraisemblable que les ruines de Wadi Musa fussent celles de l’antique Pétra".

Une succession de visiteurs

Bankes et ses compagnons parviennent juste à apercevoir des tombeaux à la longue vue avant d’être chassés par les bédouins. Léon de Laborde et Linant de Bellefonds y effectuent un séjour d’une semaine. C’est une visite bien organisée et en grand apparat afin d’impressionner les bédouins. Ils effectuent une visite complète du site, à l’exception de Beidha. Une épidémie de peste à Wadi Moussa les obligent à abréger leur exploration. Ils en rapportent de nombreuses vues très précises de l’ensemble des monuments. Certaines descriptions constituent un très intéressant témoignage, l’état de certaines tombes s’étant particulièrement détérioré depuis. Mais c’est l’étude des allemands Brà¼nnow et von Domaszewski qui offre la vision la plus complète du site et de ses monuments. Désormais, une succession de visiteurs vont s’engouffrer rapidement sur les traces de Burckhardt.

VisiteursAnnée
W.J. Bankes, G. Finati, Irby, Manglesi 1818
Léon de Laborde et Linant de Bellefonds 1828
R. et C. Rowley 1836
Duc de Luynes 1864
Dominicains de l’école biblique de Jérusalem 1897
R. E. Brà¼nnow et A. von Domaszewski 1896-1897

Les premières fouilles archéologiques ne furent entreprises qu’en 1924, sous la direction de l’Ecole d’Archéologie Britannique de Jérusalem. Depuis 1973, le département des Antiquités de Jordanie mène les fouilles en collaboration avec des universités américaines.


 




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  Dernière mise à jour : 17 avril 2006
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