Asie Centrale
Indus

Civilisation de l’Indus



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Cette civilisation ne fut découverte que dans les années 1920. La civilisation de l’Indus (3500-1500 av. J.-C.) étendait son influence à l’est, jusqu’à la région de Delhi, à l’ouest par un réseau commercial qui la reliait à la Mésopotamie et notamment avec Sumer. Les sites importants étaient des pôles commerciaux implantés le long des rivières ou près des côtes. La caractéristique principale de la civilisation de l’Indus est l’importance du phénomène urbain : près de 400 villes recensées le long des rives de l’Indus, d’où le nom donné à cette civilisation. L’apogée de cette culture se situerait vers 2500 av. J.-C.

Cette civilisation demeure très mystérieuse d’autant que l’écriture employée sur les sceaux n’a pas été encore déchiffrée.

Causes de sa disparition

La thèse la plus communément admise considère que la civilisation de l’Indus fut détruite vers 1500 av. J.-C. par les invasions aryennes. A l’appui de cette hypothèse, les archéologues ont observés que les ruines urbaines présentent une fine couche de cendre dans les niveaux supérieurs ainsi que des groupes de squelettes entassés dans les rues. Les quelques armes de cuivre (haches, épées) retrouvées sur place n’apparaissent que dans les niveaux supérieurs. Elles sont étrangères à cette civilisation et similaires à celles découvertes en Mésopotamie, associées à l’invasion des Hyksos, et à celles trouvées en Europe et en Asie pour la même période historique.

Mohenjo Daro : statuette de danseuse en bronze.

Une deuxième hypothèse attribue le déclin de Mohenjo-Daro aux inondations dont la ville fut de plus en plus souvent et de plus en plus longtemps victime et qui, petit à petit, paralysèrent son activité. Progressivement une partie de la population aurait quitté la ville pour aller fonder Harappa ou se fondre dans les populations environnantes. A l’appui de cette thèse, les archéologues ont pu observer que les murs des maisons et surtout les puits furent constamment surélevés à Mohenjo-Daro. Aujourd’hui encore, les ruines ne sont protégées de la remontée de la nappe phréatique que grâce à un complexe système de pompage.

Si cette dernière thèse permet d’expliquer l’abandon de Mohenjo-Daro elle n’est pas suffisante pour expliquer le déclin de toute une civilisation dont l’aire d’influence était très étendue. D’autant que ces inondations sont peut-être elles-mêmes dues à la destruction volontaire, du fait d’un envahisseur, des installations hydrauliques (barrage et digues) qui protégeaient auparavant la ville d’une catastrophe naturelle.

Une civilisation urbaine

Mohenjo-Daro : vue générale

Lors des fouilles, les archéologues furent stupéfaits par le plan méthodique et très étudié des villes comme à Mohenjo Daro, à Harappa et à Dholavira. Moenjodaro a ainsi été surnommée la Manhattan de l’Age du Bronze. La ville basse, quadrillée de rues disposées en damier, est en effet traversée du nord au sud par un boulevard de plus de cent mètres de large, que coupent à angle droit des ruelles orientées d’est en ouest, délimitant des blocs d’habitation eux-mêmes desservis par des voies plus étroites. Les rues disposaient, à intervalles réguliers, de sortes de guérites, où devaient s’abriter des vigiles.

On ne trouve rien de comparable ni en Mésopotamie, ni en Égypte. La civilisation de l’Indus est donc le plus ancien exemple d’urbanisme. Les peuples de l’Indus furent aussi les premiers à employer la brique cuite à grande échelle dans la construction.

Economie, commerce, artisanat

Cette civilisation devait être comme une forme d’empire économique, composée de cités-États partageant la même culture. La région était beaucoup plus fertile que de nos jours, et les ressources agricoles plutôt abondantes. Les témoignages archéologiques indiquent que les habitants étaient surtout des agriculteurs qui cultivaient des céréales (blé, orge et sésame), des légumes (pois) et du coton, et pratiquaient l’élevage de bovidés, de moutons et de porcs.

Le coton de l’Indus était échangé en Iran et en Afghanistan actuels contre des denrées alimentaires, de l’argent, du plomb, des turquoises et des lapis-lazuli. Au Baloutchistan les caravanes se chargeaient de bitume, d’albâtre et de stéatite, et de l’Inde actuelle provenaient du cuivre et des pierres semi-précieuses. Les sceaux de stéatite, retrouvés en grand nombre sur les sites et considérés comme des sceaux à usage commercial (chaque marchand devait avoir le sien), témoignent de l’importance prise par le commerce dans le développement de cette civilisation.

 


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  Dernière mise à jour : 19 août 2007
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