Monde Grec
Grèce classique
Guerres médiques

Bataille de Salamine
(480 av. J.-C.)

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Tactiques en présence

La flotte grecque, forte de trois cent soixante-dix-huit navires, avait pris position entre le rivage de l’Attique et l’île de Salamine, dans le détroit long de sept kilomètres, large de un ou deux, qui la sépare de la terre ferme. Le choix d’un semblable champ de bataille - conception due au génie de Thémistocle devait offrir le double avantage d’annuler la supériorité numérique des Perses et de donner aux Grecs, luttant à égalité de front, le moyen de combattre avec la plénitude de leurs moyens.

L’escadre perse qui comprenait au moins cinq cents navires, partit de Phalere et se déploya au nord. Le plan de Xerxès était d’exploiter sa grande supériorité d’effectifs et, manœuvrant par les ailes, d’envelopper la flotte grecque et de la détruire. Un corps de troupes d’élite, débarqué dans l’île de Psyttalie, sur les derrières des Grecs, devait massacrer les fuyards et achever la victoire.

Déroulement

Le matin du 29 septembre 480, les deux flottes se trouvent en présence : au Nord la flotte perse, où ont pris place à l’aile droite les Phéniciens, à l’aile gauche les Ioniens et les Cariens, au centre divers autres contingents de l’Empire ; au Sud, la flotte grecque, avec les Athéniens à l’aile gauche, les Eginètes et les Spartiates à l’aile droite. Tout à coup, des navires grecs, le chant du péan s’élève «  Allez, enfants des Grecs, délivrez la patrie. Délivrez les sanctuaires des dieux de vos pères et les tombeaux de vos aïeux. C’est la lutte suprême  ».

Au départ, les Perses, un instant surpris, prennent l’offensive et se précipitent sur les Grecs pour les acculer au rivage de Salamine, et esquissent leur manœuvre d’enveloppement. Les navires grecs reculent lentement pour prendre du champ, puis bondissent en avant. Paralysés par l’étroitesse du détroit qui ,rend inutile leur nombre et gênés par la brise matinale qui s’élève, le front perse se disloque. A l’aile gauche, les Athéniens se jettent sur les Phéniciens et les enveloppent, à l’aile droite, les Lacédémoniens et les Eginètes, aux prises avec les Ioniens supérieurs en nombre, doivent d’abord, céder du terrain, mais les Athéniens vainqueurs accourent à leur aide et emportent la victoire.

Pour compléter la victoire, le soir, un corps de troupes, sous le commandement d’Aristide, passe dans l’île de Psyttalie et extermine jusqu’au dernier homme les forces que les Perses y avaient débarquées. La bataille coûtait quarante vaisseaux aux Grecs, deux cents aux Perses. L’amiral en chef de la flotte perse, Ariabigne, fils de Darius et frère de Xerxès, avait péri dans le combat. A valeur égale - car Phéniciens et Ioniens avaient bien combattu, c’est à l’excellence de leur plan stratégique et à la supériorité de leur manœuvre que les Grecs devaient leur victoire.


 




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  Dernière mise à jour : 3 juin 2015
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