Asie Mineure
Ourartou

Arts & architecture

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Le travail des métaux

Déesse ourartéenne debout sur un lion - Bronze.

L’Urartu contrôlait de nombreuses mines de cuivre et de fer en Géorgie, en Azerbaïdjan et en Arménie. En conséquence, dans les villes une importante activité métallurgique pu se développer : on y produisait en quantité armes et armures, outils, harnais, parures, et on y travaillait le bronze avec dextérité. Le royaume d’Ourartou exportait ses œuvres d’art, notamment ses chaudrons, jusqu’en Crète, en Grèce et en Etrurie. Le chaudron d’Altintepe, portant quatre têtes de taureau à la place des poignées date du début du VIIe siècle avant notre ère.

Comme leur souverain, les Ourartéens étaient avant tout des soldats, perpétuellement sur le pied de guerre. L’art ne se justifiant que pour embellir les armes, seuls les armuriers furent en fait des « artistes ». Les casques et boucliers découverts portent le nom du roi auquel ils appartenaient, ainsi que des figures humaines et animales. Une des découvertes les plus importantes fut celle du casque du roi Argishti Ier : ce casque de bronze est richement orné de motifs d’inspiration religieuse exécutés en repoussé.

Les Ourartéens travaillaient également des plaques de bronze. Ils en faisaient des ceintures, casques, boucliers, plaques votives, harnachements et carquois. Ce qui frappe dans les ceintures de bronze est l’importance accordée à la symétrie ; ainsi que la répétition des figures et motifs.

Orfèvrerie

Ni l’orfèvrerie ni les documents épigraphiques ne permettent de conclure à l’existence d’une culture spécifiquement ourartéenne. L’influence assyrienne est particulièrement sensible dans la facture des bijoux taillés dans la cornaline, la sardoine et, plus rarement, dans le cristal de roche. A l’époque, les bijoux étaient fréquemment transportés loin de leur pays d’origine, comme en témoigne la découverte, sur la colline de Karmir-Blour, de plusieurs scarabées et d’un pendentif de faïence représentant la déesse égyptienne Sekhmet.

La corne servait également à fabriquer des bijoux et à la décoration du mobilier.

© Musée historique d’Arménie
Arin-Berd : peinture murale en partie reconstituée.

Peintures murales

Une autre caractéristique importante de l’art ourartéen sont les peintures murales, datées de la seconde moitié du VIIle siècle jusqu’à la seconde moitié du VIIe siècle avant notre ère.

La plupart de ces peintures murales manifestent une grande influence assyrienne, alors que d’autres reflètent un style et utilisent des motifs originaux. Les motifs les plus souvent représentés sont des compositions géométriques ou florales, des griffons ou sphinx ailés de part et d’autre de l’Arbre de vie, des dieux montés sur des animaux sacrés, des luttes entre animaux, et d’autres scènes animalières. Ces peintures murales sont dans leur grande majorité soit religieuses, soit purement décoratives. Leur aspect vivant provient du fait que les couleurs brillantes ont toujours été soigneusement harmonisées : rouge, bleu, beige, noir, blanc et plus rarement vert.

© Musée des Civilisations Anatoliennes
Altintepe : griffon ailé en ivoire.

Arts divers

Un autre groupe d’œuvres ourartéennes remarquable sont les sceaux. Les Ourartéens ont utilisé plusieurs types de sceaux, et ont introduit l’usage du cylindre-sceau. Les motifs utilisés sont des animaux, des créatures composites, et des végétaux.

La tradition du travail de l’ivoire a été brillamment développée par les Ourartéens. Les pièces retrouvées, qui décoraient le mobilier, sont remarquables. Citons les motifs de griffon, de visage humain, de cerf, des palmettes, des mains unies, servant d’appliques et les statuettes de lions.

La présence, autour de la ville de Van, d’un grand nombre de niches et de stèles est la preuve que les Ourartéens excellaient dans le travail de la pierre.

Architecture

Les Ourartéens ont prouvé leur habileté en matière d’architecture, tant dans leurs palais et temples que dans leurs grands travaux. Adaptant leurs constructions à la configuration géographique de la région, ils ont élevé des édifices monumentaux avec des blocs de pierre de 20 à 25 tonnes.

Les fouilles ont révélées des villes, des palais royaux, des entrepôts, des forteresses. Les principales villes étaient perchées sur des pitons rocheux, entourées de murailles cyclopéennes, dominées par une vaste citadelle qui contenait le palais et ses magasins, véritables nids d’aigles imprenables. Les forteresses ourartéennes, qui renferment le temple, le palais et les bâtiments administratifs, sont entourées de murailles comportant de nombreux bastions. Le plan, la position et la technique de construction de ces forteresses sont des modèles du genre monumental.

Ils ont utilisé, sur des fondations de pierre, des structures en bois. Les salles d’audience et de réception des temples et palais ourartéens, avec leurs nombreux piliers, sont une innovation architecturale. Le temple de Altintepe en offre le meilleur exemple.

Certaines salles mesuraient 30 mètres de long sur 10 mètres de hauteur mais leur largeur ne dépassait pas 4 mètres. Les toits, en terrasse, reposaient sur des poutres en bois de pin, de peuplier ou de chêne. Les chroniques assyriennes parlent également de poutres en bois de cèdre. Fait de terre battue, le sol était revêtu d’une couche d’argile. Les murs étaient crépis d’argile et certaines pièces décorées de peintures. Les bâtiments étant situés à des niveaux différents, les sols sont, par conséquent, décalés : des escaliers en bois ou en brique permettaient de passer d’une pièce dans une autre.

La forteresse de Teshebaini était sans aucun doute imposante ; de vastes terrasses dépourvues de baies s’étageaient à partir du faîte de la colline. C’est seulement sous le toit que des fenêtres s’ouvraient dans les derniers rangs de briques, au-dessus d’une corniche formée de blocs de basalte soigneusement taillés. Les tourelles étaient également en basalte. Cette forteresse était à la fois un centre administratif et économique. Plusieurs pièces de la partie nord renfermaient des vestiges d’ateliers et de magasins.


 




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  Dernière mise à jour : 23 décembre 2006
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