Monde Grec
Séleucides

Antioche

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Brève histoire

Antioche-sur-l’Oronte, fondée en 300 av. J.-C. par Séleucos Nicatôr comptait une population de sept à huit mille habitants. Avant de prendre le nom du père de son fondateur elle s’appelait Epidaphné. Les habitants des villages environnants vinrent rapidement s’établir à Antioche où ils obtinrent des droits égaux à ceux des communautés grecque et macédonienne.

La conquête romaine n’interrompit pas le développement d’Antioche. Pompée, César, Antoine seront pris les uns après les autres au charme d’Antioche. Vespasien y fut proclamé empereur, Dioclétien s’y construisit un palais, Constantin y éleva des églises.

Les Sassanides qui avaient déjà brûlé une fois la ville, en 260, avant de se heurter aux légions d’Odeinat s’emparèrent une nouvelle fois d’Antioche en 538, sous la conduite de Chosroès. Ils pillèrent la ville. Justinien entreprit de la reconstruire, l’entourant d’une nouvelle enceinte plus réduite.

Une prestigieuse cité

Ce que fut Alexandrie pour les Ptolémées, Antioche devait, l’être pour les Séleucides même si elle n’eût jamais le rayonnement culturel d’Alexandrie ou de Pergame. Ville commerçante prospère, grand centre de l’industrie textile et riche en ateliers où l’on travaillait les métaux précieux, Antioche jouissait d’un grand prestige et elle jouait un rôle important en Orient. Disposées en amphithéâtre, des montagnes protégeaient la ville, complétées par douze kilomètres de murailles crènelées renforcées de cent cinquante tours. Des hauteurs du mont Silpius la cité s’étageait jusqu’aux bords de l’Oronte. Des cultures s’étendaient à perte de vue tout autour de la ville : oliviers et vignes soigneusement cultivées qui donnaient des vins plus doux que ceux de Rhodes  . De ses innombrables jardins sortaient toutes sortes de fines nourritures.

Aucune autre cité d’Orient n’était aussi bien approvisionnée en eau : les fontaines et les sources étaient abondantes ; des norias alimentaient les vergers. Antioche était plus fraîche que Palmyre, prisonnière des sables. Ses habitants avaient reçu une forte empreinte de la civilisation grecque. Les poètes y pullulaient. Antioche était alors la ville fleurie où les libertins s’exerçaient à poursuivre les nymphes. La ville avait un parfum, une poésie, un charme bien plus éloquents que partout ailleurs.

L’hippodrome d’Antioche (502 mètres de long par 75 mètres de large) était bordé de tribunes au-dessus desquelles se trouvait une galerie. Cet hippodrome était entièrement revêtu de pierres de taille ; les colonnes de granit venaient du Sinaï. Après sa destruction due au tremblement de terre de 526, l’édifice abandonné servit de carrière pour la reconstruction de la ville.

La source de Daphné

Elle se trouvait au sud d’Antioche. Les nymphes et les naïades s’y réunissaient pour s’y livrer à leurs ébats. Un bosquet mystérieux avait été planté aux abords de la cascade. Le laurier d’Apollon, propice aux oracles, était interdit à la hache du bûcheron. D’autres chapelles s’étaient juxtaposées au sanctuaire du dieu du soleil. On s’y rendait aux jours de fête en pèlerinage solennel. Bacchus et Vénus prodiguaient le vin et l’amour à ces dévots pour qui la nature ne perdait point ses droits. Quand les empereurs de Byzance voulurent imposer le christianisme, Daphné fut le théâtre de luttes épiques entre les partisans des orgies sacrées et les apôtres du culte.


 




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  Dernière mise à jour : 2 mars 2009
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