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Oasis du Fayoum

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Le mot Fayoum est une transcription arabe du mot copte Phiom qui signifie « le lac » , ce qui traduit bien l’idée de l’importance du lac Quaroun connu dans l’Antiquité sous le nom de lac Moeris. Cette dépression, dont le point le plus bas se situe à 45 m sous le niveau de la mer, a une cinquantaine de kilomètres de large du Nord au Sud, et une soixantaine de long de l’Est à l’Ouest. Les ressources de la région se limitaient à la pêche et à la chasse.

Epoque pharaonique

A l’époque des premières dynasties égyptiennes une grande partie de cette dépression était occupée par un lac naturel dont le niveau montait et baissait avec la crue du Nil ; la région s’appelait alors Ta she, le « pays du lac » qui devint ensuite Limne (« le lac ») pour les Grecs. Les rois du Moyen Empire de la XIIe dynastie en firent leur lieu de résidence et y édifièrent une grande digue munie de puissantes vannes qui régularisaient les eaux du Bahr Youssouf qui se sépare du Nil à Dairout. Le pays possédait alors un réservoir d’eau pour la période des basses eaux du Nil. Le papyrus y poussait en abondance et on y pratiquait la chasse et la pêche.

Epoque lagide

Lorsque les Lagides prirent le pouvoir, le grand lac existait encore, mais les Grecs considérèrent que cette région pouvait être asséchée pour être cultivée. Les deux premiers Ptolémées s’attaquèrent à cette tâche, de nouvelles terres furent récupérées et le lac fut réduit de plus de moitié. On n’en laissa subsister que la partie septentrionale, la plus profonde, qui existe encore aujourd’hui. Les terres récupérées furent considérées comme grecques (des oliviers y furent plantés) et confiées à des vétérans de l’armée. Des villes y furent édifiées qui portèrent les noms des souverains ptolémaïques. Vers 270 av. J.-C., la région prit le nom de nome Arsinoïte en l’honneur de la sœur et épouse de Ptolémée II, et la capitale Shedet (Médinet-el-Fayoum) fut rebaptisée Arsinoé. La ville était connue des Grecs sous le nom de Crocodilopolis en raison d’un sanctuaire réputé dédié au dieu crocodile Sobek. La visite à ce sanctuaire était particulièrement prisée des visiteurs, notamment romains, comme l’indique Strabon [1].

Epoque romaine

A partir du règne d’Auguste, la région était devenue une riche région agricole couverte d’oliviers, de vigne, de blé et de cultures légumières. Les tombes de la région ont livrées un grand nombre de momies où le portrait du défunt était peint sur une planche de bois, donnant le nom au style artistique de « portraits du Fayoum ». A la fin de l’Empire romain, les villes du Fayoum furent progressivement abandonnées lorsque les ouvrages d’irrigation cessèrent de fonctionner et que le désert gagna du terrain.



[1Strabon, XVII,1,38.

 




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  Dernière mise à jour : 24 février 2008
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