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Rois spartiates

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Lysandre

Peut-être le plus grand homme politique qu’ai jamais eu Sparte. En tant que navarque  , il écrase la flotte athénienne à Aigos Potamos (septembre 405) ce qui met fin à la Guerre du Péloponnèse. Après la défaite d’Athènes, il est l’instigateur de la politique impérialiste de Sparte. Dans les villes d’Ionie libérées,il substitue aux régimes démocratiques des gouvernements oligarchiques où le pouvoir est confié à dix citoyens (dicarchies). Auréolé du prestige de la victoire, il reçoit en retour des honneurs exceptionnels (couronnes d’or, statues) de la part de ces régimes oligarchiques.

Cette popularité et sa tendance à se constituer un réseau d’affidés qui lui doivent tout finit par inquiéter à Sparte même. Les éphores le rappellent en 403. Pausanias peut alors prendre le contre-pied de sa politique et œuvrer à la réconciliation des démocrates et de l’oligarchie à Athènes. Malgré sa victoire, il demeure un spartiate d’autrefois : sobre, tempérant, dédaigneux de la gloire et d’une intégrité scrupuleuse. Elevé dans la pauvreté, il meurt pauvre. Mais il n’a pas l’étroitesse d’esprit de ses compatriotes.

Agésilas

Agésilas accéda à la royauté en 400 et son long règne (plus de 40 ans) fut particulièrement favorable si on en croit Xénophon. Audacieux, habile, excellent stratège, il incarne aussi les valeurs spartiates par excellence : la piété, le courage, l’austérité et la bravoure.
Après sa victoire lors de l’expédition d’Asie, il s’apprête, selon Xénophon, à envahir l’Anatolie voir l’empire perse même lorsqu’il est rappelé dans la péninsule par la guerre de Corinthe.

Agis IV

Roi spartiate connu uniquement par les textes de Plutarque. Il accède au pouvoir à 20 ans. Il aurait rejeté le mode de vie luxueux dans lequel il fut élevé au profit du mode de vie spartiate traditionnel plus austère. Il tenta d’abord d’accomplir ses réformes en respectant le cadre légal : il proposa de mettre ses biens en commun mais la gérousia appuyée par l’autre roi repoussa le projet. Grâce à Lysandre, Agis fit destituer l’autre roi, Léonidas, au motif qu’il avait épousé une étrangère, et le fit remplacer par Cléombrotos. Mais le renouvèlement des éphores lui ayant été défavorable, avec l’appui de Cléombrotos, ils renversèrent les éphores tout juste élus et en nommèrent de nouveaux.

Il présenta alors une nouvelle rhétra aux gérontes qui comprenait quatre mesures : l’abolition des dettes ; le partage des terres en 4500 kléroï pour les Spartiates et 15 000 pour les Périèques ; l’accroissement du nombre de Spartiates par la naturalisation de Périèques et d’étrangers de condition libre ; la répartition des Spartiates en groupes de 400 à 200 citoyens. Seule la première mesure sera appliquée, le partage des terres et l’octroi de la citoyenneté aux non Spartiates ne recevant pas un accueil favorable.

L’ex-roi Léonidas parvint à reprendre le pouvoir et Agis fut exécuté, ce qui constituait une situation particulièrement exceptionnelle depuis la fin des Guerres Médiques, et il ne fut pas remplacé.

Cléomène III

Fils de Léonidas, né vers 257 av. J.-C. Il épousa la riche veuve d’Agis IV dont il fut tenté de reprendre les réformes à son compte. Il devint roi vers 235. Son règne fut marqué par la guerre dite cléoménique (232-229) contre la ligue achéenne. Il opéra un coup d’état en 227. Il abolit l’éphorat en supprimant 4 des 5 éphores, le dernier siège lui revenant. Il rétablit la double royauté mais de façon purement nominale car il nomma roi son propre frère. Il mit en place les patronomes, au nombre de six, sorte d’éphores nommés par le roi et non plus élus. Selon Polybe [1], son régime fut une tyrannie et Tite-Live [2] voyait en lui « le premier tyran de Lacédémone ».

Nabis (207-192)

D’origine royale, il s’empare assez rapidement du pouvoir. Polybe et Tite-Live voient en lui l’archétype du tyran. Son règne s’appuie sur l’usage systématique des mercenaires comme gardes du corps, tueurs à gages contre ses opposants et surveillants de l’assemblée. Il pratiqua une politique de proscription au détriment des citoyens aisés et en faveur des Hilotes et de ses mercenaires. Nabis présenta ces mesures comme une redistribution de la terre aux pauvres et un accroissement du nombre des Spartiates (par octroi de la nationalité aux hilotes). Il réorganisa aussi les finances grâce au butin amassé et à la levée régulière de taxes. Cette politique révolutionnaire suscita la peur et la haine chez les conservateurs.

Il mena une politique étrangère active. En 204, il reprend la guerre contre les Achéens. Il fut l’allié de Rome dans la deuxième guerre contre les Macédoniens (200-197). Ce qui ne l’empêcha pas de s’emparer d’Argos, avec l’aide des mêmes Macédoniens, où il abolit les dettes et partagea les terres tout en persécutant les riches par une politique de proscription. Après la défaite des Macédoniens (197), Rome lui déclara la guerre et au traité de 195, Sparte eut à subir de considérables pertes territoriales : Argos, la Crète et presque toute sa périoikis. De plus, Sparte dût se défaire de ses mercenaires et de sa flotte et la guerre comme la conclusion d’alliance lui furent interdit. Toutefois, Nabis conserva son trône et dès 193, profitant du retrait des troupes romaines, il s’attaqua à ses anciennes cités périèques qui avaient rejoint la ligue achéenne. Battu par Philopoemen, il fut assassiné par ses anciens alliés Etoliens qui l’accusaient de trahison.



[1Polybe, livre II, 47, 3.

[2Tite-Live, XXXIV, 26, 14.

 




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  Dernière mise à jour : 10 juin 2007
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