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La Grande Grèce

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Des colonies...

De très bonne heure des relations se nouent entre les pays de la Méditerranée orientale et les côtes de Sicile et d’Italie. De par leur situation, au carrefour des voies maritimes, la Sicile comme le sud de l’Italie suscitèrent la création de tant de colonies grecques qu’une partie de la région fut bientôt connue sous le nom de Magna Grœcia, c’est à dire Grande-Grèce en latin. Tout naturellement, les Grecs s’installent dans les régions les plus voisines de leur pays, c’est à dire sur les côtes du golfe de Tarente. Là se fondent les plus anciennes colonies : Métaponte  , Sybaris, Crotone  .

Les Chalcidiens arrivent les premiers : au milieu du VIIe siècle, ils fondent Naxos puis Catane, Leontini, Zancle   et Rhégion. Une quarantaine d’années plus tard arrivent les Corinthiens qui fondent Syracuse vers 730. Les Rhodiens unis aux Crétois s’installent sur la côte méridionale à Gela et Agrigente. La colonisation de l’Italie du sud prendra moins de vingt-cinq ans. La Sicile est colonisée après l’Italie.

Les colonies s’installèrent habituellement sur des sites vierges de toute habitation autochtone, sauf peut-être dans le cas de Tarente. Les populations indigènes, les Italiques  , subissent généralement la colonisation des nouveaux arrivés, les Italiotes  , à cause de leur faible organisation interne. Mais avec le temps, la transmission du modèle culturel grec va permettre aux cultures indigènes de se développer.

...prospères et brillantes

En Grande Grèce, les Grecs retrouvent des régions similaires à celles laissées derrière eux mais en beaucoup plus fertiles. Le pays produit en abondance des céréales. A leur arrivée, les Grecs avaient appelé l’Italie l’Oenotrie, le pays du vin. Sur les hauteurs se développent la vie pastorale. L’essor agricole explique l’importance prise par l’aristocratie foncière notamment à Syracuse, Locres et Métaponte.

Toutes les cités de Grand Grèce s’enrichissent grâce à l’agriculture. La prospérité économique des villes se traduit par l’essor de la population. Tarente, Crotone, Syracuse, Agrigente avaient de 50 000 à 80 000 habitants. Sybaris qui disait-on commandait à vingt-cinq cités se voyait attribuer le chiffre fabuleux de 300 000 habitants.

Installés dans les pays neufs, les émigrants se soucient moins des traditions léguées par les ancêtres. Ils ignorent la rigueur des vieilles cités. Ils aiment le luxe et les fêtes. Sybaris sera réputé pour la somptuosité et la mollesse de ses habitants. L’architecture traduit un goût du colossal et du décor somptueux : les temples y prennent des proportions jamais atteintes dans l’ancienne Grèce. La science et la philosophie s’y illustrent par de grands noms : Xénophane à Catane, Pythagore à Crotone.

Déclin

L’expansion grecque en Méditerranée occidentale se heurte rapidement aux Phéniciens et aux étrusques. La coalition de ces derniers inflige de sévères défaites aux Grecs. Seul Gélon de Syracuse est vainqueur à Himère   des Carthaginois menés par Hamilcar. En 474, les Étrusques seront battus à Cumes   par Hiéron. Après les guerres puniques, la Grande Grèce passa définitivement sous le contrôle des Romains.


 




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  Dernière mise à jour : 3 juin 2015
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