Mésopotamie
Sumer & Akkad

Lagash

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Cône inscrit au nom d’Uruinimgina - Tello.

On a longtemps cru que le site appelé de nos jours Tello (fouillé de 1877 à 1933 par des missions françaises de Sarzec, Cros, Genouillac, Parrot) était ce qui restait de l’ancienne capitale Lagash. Des fouilles américaines plus récentes ont montré qu’en réalité Tello correspondait à l’ancienne Girsu, une des grandes agglomérations de l’État de Lagash, tandis que la capitale se trouvait un peu plus à l’est, sur le site d’Al Hiba.

L’État urbain de Lagash comprenait outre la capitale, appelée elle-même Lagash, un petit groupe de villages prospères rassemblés chacun autour d’un temple. Comme les autres États sumériens, Lagash avait pour suzerain le roi régnant sur l’ensemble de Sumer, mais elle était en fait gouvernée par l’ishakku, représentant temporel du dieu tutélaire auquel la tradition religieuse attribuait la fondation de la ville.

Une querelle de bornage de champs limitrophes fut à l’origine de la rivalité entre Lagash et Umma. Vers 2450 av. J.-C., Eannatum écrase Umma, puis il conquiert Ur, Uruk, Kish et va jusqu’en Elam. D’autres grands souverains lui succèdent, tel Urukagina, célèbre pour avoir limité les abus du pouvoir et protégé le peuple. Mais, vers 2350, Umma prend sa revanche et Lugazaggesi s’empare de Lagash et unifie pour la première fois la basse Mésopotamie, avec Uruk pour capitale. Après la destruction de l’empire d’Akkad vers 2150, Lagash retrouve brièvement son indépendance sous le règne de Gudéa.

Site de Tello (Girsu)

© Photo R.M.N
Clou de fondation d’Ur Ba’u - Cuivre - Tello.

Le site est occupé dès l’époque d’Obeid, au début du IVe millénaire mais l’essentiel des découvertes archéologiques datent du protodynastique. Les nombreux textes retrouvés nous renseignent sur le fonctionnement des grandes institutions, temples et palais, et nous donnent les noms des rois (dont Ur-Nanshe, Eannatum, Urukagina, Entemena) qui assument le pouvoir entre 2500 et 2300 av. J.-C. Les rois de la IIIe dynastie d’Ur restaurèrent les temples de Girsu, puis la ville déclina doucement et semble être abandonnée au XVIIe siècle av. J.-C.

Peu de monuments ont survécu aux fouilles clandestines ou officielles hormis une petite construction bipartite (temple de Ningirsu ?) en briques cuites, entourée d’une colonnade. Cette construction contenait de nombreuses statues et des plaques de pierre ornées en bas relief dont la plus célèbre est la stèle des Vautours : sur plusieurs registres superposés, elle raconte la victoire de Lagash sur la ville voisine d’Umma. Sur une face, le roi conduit ses hommes sur le champ de bataille, tandis que des vautours dévorent les cadavres d’ennemis déjà vaincus. Sur l’autre face, c’est le grand dieu de Lagash qui assomme les ennemis de sa ville emprisonnés dans un grand filet.

Site d’Al Hiba (Lagash)

C’est un énorme tell de près de 500 hectares, situé à 25 kilomètres environ à l’est de Tello. C’est au IIIe millénaire, à l’époque protodynastique, que le site atteint sa plus grande expansion, pour redevenir ensuite une petite agglomération jusqu’au début du IIe millénaire et finalement disparaître.

Les fouilles américaines ont permis de découvrir deux sanctuaires superposés datés du IIIe millénaire. Le mieux conservé, et aussi le plus récent, est un temple entouré d’une vaste enceinte de 90 mètres de largeur. Une inscription atteste que ce bâtiment fut construit par Eannatum pour la déesse Inanna et nous en donne son nom, l’Ibgalor l’on sait par d’autres textes sumériens que l’Ibgal se trouvait à Lagash, ce qui assure l’identification d’Al Hiba avec Lagash. Un temple à redans du IIe millénaire fut aussi découvert.


 

Portfolio

<p>Taureau androcéphale - Tello.</p>


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  Dernière mise à jour : 1er juillet 2006
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