Mésopotamie
Sumer & Akkad

Panthéon sumérien

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Adorant - Gypse - Eshunna - 2750-2600 av. J.-C.

La société sumérienne était entièrement dominée par la religion. Le roi était aussi prêtre ou grand prêtre. Au coeur du palais royal, il y avait toujours un temple.

Les Sumériens du IIIe millénaire distinguaient, du moins par leur nom, des centaines de dieux. Grand nombre d’entre eux sont connus par les catalogues compilés dans les écoles mais aussi grâce aux listes d’offrandes et de sacrifices. Chacun d’eux étant spécialisé dans une fonction et préposé à une mission. De ces centaines de divinités, les quatre dieux créateurs sont les principales : An, Enlil, Enki et la déesse Ninhursag. Chaque ville vénère sa divinité tutélaire : Ningirsu à Tello, Nannar-Sin à Ur, Babbar à Larsa et Sippar, Enki à Eridu. De même, chaque prince, chaque roi a son dieu patron. C’est un culte intéressé : on s’engage à faire un sacrifice en échange d’un service rendu !

Pour expliquer la marche de l’univers, les Sumériens avaient recours aussi à des forces impersonnelles, à des lois et règlements divins, désignés par le mot me. Une tablette sumérienne en donne une compilation : la souveraineté, la divinité, le trône royal, la royauté, la vérité, la descente aux enfers..., le déluge, les rapports sexuels, la prostitution..., le pouvoir, les joies
du cœur, le mensonge, la bonté, la justice, la sagesse, la paix, le conseil, le jugement....

Statuette d’adorant.

A la tête du panthéon sumérien se trouvait un dieu suprême reconnu par tous les autres comme leur souverain. Puis à côté, les dieux créateurs, les sept dieux suprêmes qui "décrétaient les destins" et cinquante "grands dieux". A côté de ses divinités majeures évoluaient encore d’autres divinités de second rang : Dumuzi-Tammuz, dieu de la végétation ; Nisaba, déesse de l’écriture...

Les Sumériens se représentent leurs dieux sous la forme humaine, dans leur aspect, dans leurs pensées et dans leurs actes. Comme les hommes, ils faisaient des projets, mangeaient, buvaient, se mariaient et élevaient une famille, étaient sujets à toutes les passions et faiblesses humaines. Les dieux vivaient sur "la montagne du ciel et la terre, là où se lève le soleil".

An, Anou

A l’époque archaïque, An, le dieu du ciel et de l’autorité fut
considéré comme le souverain suprême du panthéon sumérien. Père de la déesse Ishtar. La cité dans laquelle An avait son temple principal était Uruk. An fut adoré sans interruption à Sûmer pendant des millénaires mais il devint peu à peu un personnage secondaire au profit du dieu Enlil.

Enki, Ea

Empreinte de sceau-cylindre représentant la navigation sacrée d’Ea.

Appelé Enki en sumérien et Ea en akkadien. Divinité sumérienne de l’abîme, de la sagesse, dieu des eaux douces, dieu de la magie et des incantations, dieu de l’océan, ou selon le mot sumérien de l’Abzu. C’est lui qui s’occupait des activités de la terre en accord avec Enlil. Enki, esprit faible, hardi et sage est le créateur des phénomènes naturels et culturels essentiels à la civilisation : il remplit les rivières de poisson, règle les mouvements de la mer, appelle les vents, crée la charrue, le joug, les champs, la pioche et le moule à briques, remplit la plaine de vie animale et végétale, bâtit les étables.

Enki, qui a son temple à Eridu (un peu au sud d’Ur), est avant tout le dieu bon. Roi de la sagesse et de l’intelligence, il communique aux hommes l’art et la technique, il donne l’intelligence aux rois et il se révèle compatissant au moment du déluge pour sauver Uta-napishti, le Noé babylonien. Son animal attribut est le poisson-chèvre.

Enlil

Appelé Enlil en sumérien et Ellil en akkadien. Dieu de l’air et de l’atmosphère, divinité la plus importante du panthéon, dont le temple Ekur était à Nippour. Les plus anciens documents le présentent comme "le Père des dieux", "le Roi du ciel et de la terre". Les souverains se vantaient d’avoir reçus de lui la royauté du pays, la prospérité de leur peuple et la victoire sur leurs ennemis. C’était Enlil, déterminateur du destin, qui "prononçait le nom du roi", qui "lui donnait son sceptre" et qui "jetait sur le roi un regard favorable". Des mythes plus tardifs feront de lui le responsable de la création de l’univers. C’est lui qui faisait lever le jour, qui prenait les humains en pitié, qui dirigeait la croissance de toutes les plantes et des arbres de la terre. On le représentait parfois par une tiare à cornes posée sur un socle.

Inanna

Représentation d’Inanna.

Déesse tutélaire d’Akkad, divinité de l’amour et de la guerre, divinité la plus importante du panthéon mésopotamien assimilée à Ishtar chez les Babyloniens. Chaque année conformément aux prescriptions religieuses, le souverain était tenu d’épouser l’une des prêtresses d’Inanna, la déesse de l’amour et de la procréation, afin d’assurer la fertilité des terres et la fécondité des femelles. Cette cérémonie du mariage sacré avait lieu le jour de l’An et était précédée de fêtes et de banquets accompagnés de musique, de chants et de danses.

C’est aussi la déesse des « passages » : elle accompagne le passage d’une année à l’autre, le franchissement des frontières par les armées, l’iniation des adolescencents, le mariage, la mort. C’est elle qui conserve dans le monde des morts les registres où sont inscrit les actions humaines.

Nanna(r)

Appelé Sîn, dieu de la Lune, en akkadien. Tout le calendrier était rythmé par le cycle lunaire, d’où l’importance de ce dieu. Our était la ville de Nanna. Ses deux enfants étaient le dieu-Soleil, dieu de la justice, Utu-Babbar (Shamash), dieu tutélaire de Larsa, et Inna-na.

Nergal

Seigneur du royaume des morts, dieu des enfers et de la destruction.

Statuette d’adorant.

Ningirsu

Le « seigneur de Girsu ». Dieu adoré à Lagash, époux de Ba’u la déesse de l’agriculture représentée par une charrue.

Ninhursag, Ninmah

Déesse sumérienne, "la Dame majestueuse".
Troisième dans la hiérarchie, selon certains auteurs, elle se serait appelée Ki (terre) et aurait été la consort d’An, le ciel. Elle a avait donné naissance à tous les dieux. Les premiers souverains sumériens aimaient à se décrire comme "nourris au lait fidèle de Ninhursag". Aussi était-elle considérée comme la mère de toutes les créatures vivantes. Dans un mythe, elle joue un rôle important dans la création de l’homme, dans un autre elle donne naissance à toute une série de divinités dont l’histoire se mêle à celle du "fruit défendu".

Ninurta

Dieu de la guerre et de la chasse, fils d’Enlil, et époux de la déesse guérisseuse Gula. Ninurta était adoré à Nippur dans le temple de son père et dans le sien propre, appelé l’Esumesa. Ninurta était vraisemblablement le dieu tutélaire de Nippur avant d’y être supplanté par Enlil. Par syncrétisme avec Ningirsu, Ninurta devint le dieu de l’agriculture, celui qui donne ses instructions aux paysans. Dans la mythologie sumérienne, Ninurta était le gardien protecteur du pays de Sumer. Plus tard, chez les Assyriens, Ninurta sera considéré comme le fils d’Assur. Assurnasirpal II lui fit ériger un temple à Nimrud ; Sargon II une chapelle à Khorshabad.

Nusku

Dieu du feu et messager d’Enlil. Epoux de Sadarnunna.


 




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  Dernière mise à jour : 23 août 2006
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