Monde Grec
Macédoniens

Succession d’Alexandre

Version imprimable de cet article Version imprimable

Perdiccas convoqua les généraux dès le lendemain de la mort d’Alexandre pour décider de sa succession mais les soldats s’y invitèrent et la réunion se transforma en assemblée des Macédoniens. Elle décida de l’abandon du plan de conquête de l’Arabie et du partage de l’administration des provinces de l’empire entre les compagnons les plus fidèles. Sur l’identité du futur roi, l’assemblée se divisa. La veuve d’Alexandre, la reine Roxanne était enceinte de six mois mais l’infanterie macédonienne menée par un dénommé Méléagre récusait d’avoir pour futur roi un enfant métissé de sang non grec. Les Macédoniens proclamèrent donc roi sous le nom de Philippe III, Arrhidée, qui était faible d’esprit, fils de Philippe et d’une concubine. Perdiccas s’arrangea par la suite pour éliminer Méléagre et ses partisans. Puis à la naissance (été 323) du fils de Roxane, Alexandre IV surnommé Aigos, Arrhidée et Alexandre IV régnèrent conjointement sous la régence de Perdiccas.

Comme Alexandre prétendait descendre d’Ammon, d’aucuns proposaient que son corps embaumé soit déposé dans la temple de Jupiter Ammon dans le désert de Libye, d’autres préféraient qu’il soit enterré en Macédoine comme les autres rois macédoniens. Pour transporter le corps, il fut nécessaire de construire un char d’apparat, construction qui dura deux ans selon Diodore de Sicile [1]. Le convoi prit le chemin de la Macédoine, mais lors de la traversée de la Syrie, Ptolémée attaqua le convoi et s’empara de la précieuse dépouille. Il s’ensuivit une guerre entre Ptolémée et Perdiccas où Perdiccas perdit la vie. Selon Pausanias, la dépouille d’Alexandre demeura une quarantaine d’années à Memphis avant d’être transportée à Alexandrie, selon Diodore [2] et Strabon [3], dans le Sema.

Après la mort de Perdiccas, c’est Antipater qui devint régent. Pour faciliter la gestion de l’empire, les conquêtes d’Alexandre furent réparties à l’amiable entre ses généraux
survivants, les Diadoques : l’Égypte échut à Ptolémée, la Médie à Péithon, la Cappadoce à Eumène, l’Asie Mineure à Antigone, la Thrace à Lysimaque, la Grèce et la Macédoine à Antipater, la Phénicie à Méléagre, la Syrie à Laomédon et la Babylonie à Séleucos, la Bithynie, la Paphlagonie   et le Pont redevinrent indépendants. L’Inde continua d’être gouvernée par ses rois indigènes, Taxile et Porus, Atropatès conserva sa satrapie (équivalente à l’actuel l’Azerbaïdjan).

Olympias fit assassiner Arrhidée et sa mère (317). En 311, Cassandre fit assassiner Olympias puis Alexandre IV et Roxane (309/311). Dans le même temps, Héraklès, le fils qu’Alexandre avait eu avec Barsine fut à son tour assassiné vers 309. Comme il n’y avait plus d’héritier direct de la famille royale d’Alexandre, vers 306-305, chacun des Diadoques put prendre le titre de roi (basileus).

Antigone battit Eumène avant d’être lui-même battu par Séleucos. En 301, la bataille d’Ipsos en Phrygie aboutit au second partage de l’empire. Il entraîne la domination de Séleucos sur l’Asie au détriment d’Antigone et de son fils Démétrios Poliorcète.
Mais quelle que soit leur appartenance, pendant trois siècles, tous ces royaumes perpétueront la culture hellénistique, assurant la pérennité de l’héritage grec.



[1Diodore de Sicile, LXVII.

[2Diodore de Sicile, XVIII.

[3Strabon, XVII, 1,8.

 




Accueil | Plan  | Crédits  | Frise chronologique

 
  Dernière mise à jour : 28 juin 2008
2005-2024 © Clio la Muse