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Littérature et théâtre

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« Les Grecs préféraient parler et écouter : même leur architecture est celle d’un peuple qui adorait parler, non seulement dans les immenses théâtres en plein air et les grandes salles d’assemblées mais aussi les édifices les plus caractéristiques de l’architecture grecque, la stoa  . » [1]

Prose et poésie

Les livres sont constitués par des papyrus et les exemplaires sont très rares : les papyrus coûtaient chers, les ouvrages devaient être écrit à la main. Il n’y avait donc pas d’édition de masse, ni de commerce de livres. Hérodote lui-même donnait des lectures publiques de son Histoire. Platon fut un écrivain fécond. La plupart des œuvres philosophiques sont construites sur le principe du dialogue ; les écrits politiques prennent la forme de discours où l’art oratoire tient un très grand rôle.

Vers la fin du VIe siècle, au contact des Lyciens et des Perses, les Grecs d’Asie Mineure développèrent une curiosité qui ne pouvaient être satisfaite par les mythes grecs concernant les Grecs. Des écrivains, connus sous le nom de logographe, publièrent des livres donnant toutes sortes d’informations géographiques, religieuses et partiellement historiques, plus ou moins erronées. Hécatée de Milet et Hérodote d’Halicarnasse en furent les deux plus célèbres représentants.

La poésie garda une position dominante jusqu’à l’époque romaine. Solon exprima ses idées politiques en distiques élégiaques. Les poésies étaient écrites pour des circonstances spécifiques, et généralement sur commande d’un protecteur : les péans pour célébrer une victoire militaire, les odes épiniciennes en faveur d’un vainqueur des Jeux, les chants funèbres pour le décès des grands hommes et des héros, les hymnes pour les divinités.

Le Théâtre grec...

Le théâtre apparaît à la fois comme une cérémonie religieuse, un moment essentiel de la vie civique et une grande fête populaire. Les citoyens connaissaient les œuvres pour les avoir entendues et souvent pour les avoir jouées eux-mêmes. Les théâtres grecs étaient toujours aménagés en plein air mais l’acoustique y était excellente. Les grands auteurs comme Eschyle ou Sophocle donnèrent leur heure de gloire à la tragédie. La comédie triompha sous Aristophane.

...est une cérémonie religieuse...

Non seulement, les représentations théâtrales se déroulaient au cours des fêtes de Dionysos, mais elles se passaient dans un cadre religieux. A Athènes, le théâtre était attenant au temple de Dionysos. Au centre de l’orchestra, un autel permettait de sacrifier un cochon de lait pour purifier les lieux et le prêtre de Dionysos était installé au premier rang.

...une réalisation civique...

La cité payait le poète et auteur qui assurait la mise en scène. Les chorèges étaient les citoyens riches chargés de recruter, d’entretenir et d’équiper (masques et costumes) les chœurs composés de choreutes. Le chœur chantait et dansait au son du hautbois. L’acteur principal était appelé le protagoniste. Aucune femme ne jouait dans les comédies, ni dans les tragédies : les rôles féminins étaient tenus par des hommes déguisés.

L’archonte   devait tenir compte des goûts du public qui manifestait bruyamment ses goûts en applaudissant ou en sifflant. Les pièces à jouer étaient tirées au sort. Le classement des auteurs était réalisé par un jury de dix juges à l’issue des représentations. Une assemblée extraordinaire jugeait au final de l’organisation de la fête en votant le blâme ou l’éloge de l’archonte organisateur.

Dans l’œuvre d’Aristophane, la réflexion politique perce sous la comédie : dénonciation des démagogues comme Cléon dans Les Cavaliers, dénonciation des sophistes dans Les Nuées, des excès judiciaires dans Les Guêpes, de la politique impérialiste dans l’Assemblée des femmes. D’une manière générale, Aristophane dénonça tous les travers de la démocratie athénienne.

...et une fête populaire

Les représentations ayant lieu lors des fêtes religieuses, elles attiraient beaucoup de spectateurs. Chaque classe sociale occupait son secteur de gradins mais les bagarres pour trouver une place étaient fréquentes. Les spectateurs eux-mêmes, y compris les métèques, pouvaient participer aux représentations car il fallait beaucoup de choreutes et de figurants. Les représentations commençaient le matin et avant la fin de la journée, il n’était pas rare d’avoir joué quatre à cinq pièces. Durant les Grandes Dionysies à Athènes, on jouait des pièces quatre jours de suite.



[1Moses I. Finley, Les anciens Grecs.

 




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  Dernière mise à jour : 31 décembre 2021
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