Monde Grec
Grèce classique
Civilisation grecque

Esclaves et Barbares

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Les Esclaves

Les esclaves n’avaient théoriquement aucun droit. Etre esclave signifie être exclu de la participation à la vie politique, être exclu des palestres, être exclu d’une grande partie des fêtes religieuses. Propriété de son maître, comme tout autre bien, il est susceptible d’être cédé, vendu ou loué.

Les esclaves domestiques bénéficient d’un niveau de vie en rapport avec celui de leur maître. Ils étaient « incorporés » à la famille : ils assistaient aux prières, étaient enterrés dans le lieu de sépulture familial. Tous les esclaves peuvent être affranchis mais ils conservent un lien avec la famille de leur ancien maître. Contrairement à Sparte, Athènes ne connaîtra pas de révoltes d’esclaves, ce qui dénote une existence assez supportable.

Les sources de l’esclavage sont assez nombreuses. En temps de guerre, les guerriers vaincus qui n’ont pu payer leur rançon et les habitants d’une ville prise qui n’ont pas été tués sont réduits en esclavage. En temps de paix, les esclaves sont achetés aux enchères sur les marchés ad hoc (à Délos, à Chios, à Samos, Byzance et Chypre). Les esclaves sont d’origine barbare ou grecque, car en Grèce même (sauf à Athènes), un père qui ne voulait pas nourrir son enfant pouvait le vendre ou « l’exposer » à sa naissance. De même, à l’époque archaïque, un débiteur insolvable pouvait être vendu.

A la différence des hilotes de Sparte, les esclaves athéniens appartiennent pour la plupart à des particuliers. Ils travaillent au domicile de leur maître et surtout dans les ateliers. Un Athénien moyen semble en avoir une dizaine : portier, cuisinier, esclave pédagogue chargé de conduire les enfants à l’école, servantes. Il existe aussi des esclaves publics qui effectuent les tâches administratives de la cité ou ceux qui extraient l’argent des mines du Laurion.

Par convention iconographique, l’esclave est toujours représenté avec une taille plus petite que celle du citoyen.

Les Barbares

Pour un Grec, l’humanité se divise nettement en deux groupes, le monde grec et le monde barbare. Le terme « barbare » ne signifie rien d’autre que non grec. Dans le monde grec, la langue est commune à tous malgré quelques variantes dialectales. Tout autre langage est inaudible, le barbare c’est celui qui dit « brr brr », d’où l’origine du mot. On range ainsi parmi les Barbares aussi bien les Perses et les Égyptiens, c’est à dire des peuples de vieilles et brillantes civilisations, que les Thraces ou les Sicules, peuplades primitives et sauvages. Par opposition, les Grecs forment le corps hellénique : communauté de « race », communauté de langue, communauté de religion, communauté de mœurs.

Aux yeux des Grecs, les Barbares ne sont pas seulement des étrangers, mais des êtres inférieurs : entre Grec et Barbare, dit Isocrate, il n’y a pas moins de différence qu’entre l’homme et l’animal ; quant à Aristote, il estime que les Barbares n’ont pas la capacité de raisonner. La supériorité des Grecs leur assure des droits : il est naturel et juste que les Barbares leur obéissent comme les esclaves aux hommes libres. Entre eux nulle amitié n’est possible, mais au contraire une guerre éternelle.


 




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  Dernière mise à jour : 31 décembre 2021
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