Monde Grec
Grèce classique
Les Cités grecques
Athènes

L’impérialisme athénien

Version imprimable de cet article Version imprimable

De la Ligue de Délos...

La ligue attico-délienne naît (476 av. J.-C.) des victoires athéniennes de Salamine et de Mycale. C’est une alliance de cités (summachia) pour bénéficier de la protection d’Athènes contre les Perses. Les premiers membres de la Ligue furent Samos, Chios, Lesbos, Délos  , Thasos, Samothrace et les Cyclades. Certaines cités de Chalcidique   et de Propontide ainsi que Rhodes   et peut-être quelques villes chypriotes rejoignirent ensuite la ligue. Après la victoire de l’Eurymédon (467/468), les cités de Lycie et de Carie s’y rallient et la ligue atteint son maximum d’extension. En 431, 238 cités sont mentionnées dans les listes du tribut.

Elle fut ainsi nommée parce qu’elle adopte Délos, l’île sainte des Ioniens et sanctuaire d’Apollon comme centre politique et religieux. C’est d’ailleurs dans le sanctuaire d’Apollon que se réunissent les délégués des villes et qu’est conservé le trésor. A l’origine, toutes les cités sont indépendantes et égales entre elles. En tant que chef de la ligue, Athènes n’a que la présidence et dispose du même nombre de voix que tout autre allié. Toute décision d’importance devait être soumise à une assemblée fédérale (synodos) où tous les alliés disposaient d’une égalité de voix (isopséphoi). Le Pirée est le quartier général de la flotte. Athènes surveille la gestion financière.

... à l’impérialisme

Peu à peu, cette fédération se transforme en empire athénien. La flotte devient ainsi quasi-exclusivement athénienne. Les alliés doivent prêter serment de fidélité à Athènes et modeler leurs institutions sur les siennes. Athènes impose l’usage de sa monnaie et de celui de son système de poids et mesures. Parfois une garnison athénienne s’installe sur place pour appuyer l’autorité de son envoyé spécial (épiskopoi) chargé de surveiller les alliés. Ceux-ci sont soumis au tribut (phoros) à Athènes, fixé tous les quatre ans par la boulê athénienne. Ce tribut est considérable : environ 500 talents   par an. Les retards de versement donnent lieu à l’envoi de percepteurs, parfois appuyés par la force. Les alliés doivent participer aux fêtes des divinités athéniennes. Progressivement, les tribunaux athéniens deviennent seuls compétents pour les affaires intéressant les citoyens des cités alliées. Toute ville qui rompt l’alliance est coupable de trahison.

En 469, Cimon prétextant des motifs religieux s’empare de Skyros, réduit la population en esclavage et la remplace par des clérouques. Puis, il passe en Eubée   et contraint Carystos à adhérer à la Ligue de Délos. Naxos après sa défection de la Ligue est assiégée et vaincue. En 465, Thasos se révolte, fait appel à Sparte qui ne peut lui porter secours et après sa défaite, la cité doit détruire se murs, livrer sa flotte et renoncer à ses comptoirs en Thrace. En 454, Périclès fait transférer le trésor de la ligue de Délos à Athènes et dissout le conseil des cités.

La révolte de Samos

Le conflit (440) naît de la rivalité entre Samos et Milet pour la possession de Priène. Milet se tourne vers Athènes qui pour éviter la guerre propose sa médiation que Samos refuse. Périclès intervient alors avec 40 navires, renverse le gouvernement oligarchique de Samos, prend des otages et laisse une garnison sur place. Soutenus par le satrape Pissouthnès, les oligarques reprennent le pouvoir à Samos et livrent la garnison athénienne aux Perses. Byzance rejoint alors Samos dans sa défection de la ligue.

Samos étant l’une des cités fondatrices de la ligue de Délos et disposant par ailleurs d’une flotte importante, Athènes ne peut laisser la situation en l’état. Après huit mois de conflit et l’envoi de 200 navires, les Samiens doivent capituler, abattre leurs murs, livrer leur flotte, fournir des otages et une indemnité de guerre de 200 talents.

Les clérouquies athéniennes

Nom donné aux colonies athéniennes dont la fondation, la création et l’organisation font l’objet d’un décret du peuple. Les clérouquies sont des postes militaires qui occupent un point stratégique, surveillent une voie fréquentée, servent de bases d’opérations à la flotte athénienne. Elles sont nombreuses sur la route du Pont-Euxin. Elles sont un moyen d’imposer la supériorité militaire et navale d’Athènes à ses alliés et à tous les Grecs de la mer Egée. L’État athénien distribue des terres prises à l’ennemi ou confisquées.

La clérouquie est une portion détachée de la cité athénienne. Elle n’est pas indépendante : les clérouqes n’en ont que l’usufruit et non la propriété. Le clérouque reste citoyen athénien : il conserve ses droits et il en a les devoirs. Il est soumis aux mêmes obligations financières, il est justiciable des tribunaux d’Athènes. La clérouquie vient en aide aux citoyens pauvres.


 




Accueil | Plan  | Crédits  | Frise chronologique

 
  Dernière mise à jour : 29 août 2007
2005-2024 © Clio la Muse